SON ENGAGEMENT
Pourquoi avoir décidé de faire une Service Civique dans un autre pays ?
Si j’ai décidé de faire un Service Civique en Israël, c’est pour découvrir un pays qu’on ne connait pas tellement en occident. Je voulais me prouvez à moi-même et à ma famille, que ce pays n’est pas le reflet de ce que les médias nous montrent. De plus, j’aime en apprendre plus sur les religions (juive ici) donc cela m’a également aidé dans mon choix. Pour finir, le plus important pour moi restait la mission proposée. De ce fait, Israël est un pays qui m’a vraiment attiré depuis le début.
Avais-tu des aprioris avant ton départ ? Se sont-ils confirmés ou à l’inverse disparus ?
Avant mon départ, je me suis surtout concentré sur le problème de la barrière de la langue qui fut je dirais un apriori mineur mais assez présent. Finalement, ici les gens parlent bien l’anglais donc il n’y a eu aucun souci. De plus, Je ne voulais pas partir avec de attentes et des peurs. La seule chose qui m’importait vraiment était mon environnement au sein de la structure. Je suis donc parti sans réelles attentes ni gros aprioris et ça c’est très bien passé jusqu’aujourd’hui.
SA MISSION
« Maintenant c’est comme si je faisais partie de l’équipe »
Dans quelle structure est ce que tu effectues ta mission ? Quelles sont tes tâches ?
Je travaille au Day Care Center “CHIMES MICHAL” qui est, comme son nom l’indique, une crèche pour enfants avec des problèmes psychiques. tels que l’autisme, le syndrome de Down ou un retard de développement. Je suis dans une classe de 10 enfants qui ont entre 1 et 3 ans. On est une équipe de 5/6 adultes et on se charge de surveiller les enfants quand ils jouent. Mais également de les assister dans leur développement, notamment par le biais de modules d’exercices ou d’interactions individuelles. En ce qui me concerne, je m’occupe de trois enfants chaque jour sous la tutelle d’une thérapeute. Avec deux d’entre eux, je joue et je leur montre comment réagir à certaines situations et comment interagir correctement avec différents objets. Avec le troisième, je l’installe sur une «machine » supportant son poids et je le fais marcher avec moi en lui montrant la bonne posture à avoir.
Comment s’est passée ton arrivée dans la structure ? As-tu été bien accueilli ?
Les premiers jours dans ma structure étaient un peu stressants et plutôt éprouvants. Principalement à cause de la barrière de la langue et parce que je n’avais pas l’habitude de travailler avec des enfants en situation de handicap. Mais l’équipe est derrière moi depuis mon arrivé. Ils m’ont aidé à me sentir à l’aise avec eux et avec les enfants. Maintenant c’est comme si je faisais partie de l’équipe.
« J’ai passé 6 mois en fauteuil roulant »
Pourquoi avoir choisi cette mission en particulier ?
Si j’ai choisi cette mission c’est notamment parce qu’elle me touchait. En effet, j’ai passé 6 mois en fauteuil roulant à cause d’une maladie et j’ai du passé mon BAC la même année. Je me suis battu et j’ai réussi à remarcher et à avoir mon bac en juillet 2018. C’est à ce moment que j’ai su que je voulais être utile à quelque chose et à quelqu’un. J’ai aussi voulu lié voyage et année de césure mais dans une démarche de “faire quelque chose”. De plus, j’ai toujours eu des affinités avec les enfants, j’ai été animateur en colonie de vacances. Au départ mon choix se portait plutôt sur la mission du collège français Marc Chagall à Tel Aviv. Mais ma candidature ne fut pas retenue. Pour autant, VISA-AD me proposa deux autres missions avec des enfants. J’ai donc candidaté pour ma mission actuelle et je pense sincèrement que ce fut la meilleure décision qui soit.
As-tu déjà des projets pour ton retour en France ?
Pour mon retour, j’hésite à repartir une année pour faire un Service Volontaire Européen (SVE). Autrement, je commencerais mes études universitaires en infirmerie civile ou militaire.
ANECDOTE…
Il y a de ça un ou deux mois, j’étais malade une semaine entière. A mon retour, trois enfants m’ont sauté dans les bras au moment où je franchissais le seuil de la porte. Cela m’a beaucoup touché.
Le 10 janvier dernier, les volontaires français ont été invités à la résidence de l’ambassadrice de France en Israël pour une soirée organisée en notre honneur. Une semaine avant cette soirée, Marie, notre coordinatrice française m’a demandé de tenir un petit discours sur mon expérience. J’ai écrit ce discours au boulot et l’équipe a voulu le lire. La première partie du discours parlait dans mon expérience de 6 mois en fauteuil roulant. J’expliquais comment je me sentais et comment j’ai dû m’adapter. A la fin de ma lecture, une de mes collègues a eu les larmes aux yeux et une autre m’a pris dans ses bras.